Ce blog est un espace d’expression du Syndicat National des Personnels de la Formation Privée .
Par Eric NOBLECOURT
Secrétaire SNPF
La suite du 14ème congrès du SNPEFP devient scandaleuse et irresponsable.
Des courriers de dé- mandatement adressés aux directeurs, en provenance du SNPEFP, sont partis de manière précipitée et en avertissant après coup les délégués concernés dans de multiples
entreprises. Cette précipitation laisse penser que le syndicat nouvellement créé, le SNPF, est plus dangereux que le MEDEF.
Des mandats ont même été retirés à des personnes qui ne sont plus délégués syndicaux actuellement et qui voient leur nom apparaitre sur les panneaux d’affichage, puisque tous les courriers envoyés, sont affichés pour montrer aux personnels qu’ils n’ont plus de représentant dans l’entreprise.
Ceci donne l’occasion au patronat de faire gorge chaude de cette situation
Dans l’entreprise AFT-IFTIM, ces procédés sont en train de mettre fin à plus de 10 ans de travail pour faire de la CGT un syndicat respecté. Ils ont provoqué la stupeur chez les syndiqués, qui se
sentent en danger face à une direction sans aucun état d’âme qui en profite pour faire enfin le nettoyage dont elle rêve depuis si longtemps.
En effet, les modifications de structure de cette entreprise font qu’il n’est plus obligatoire d’avoir deux délégués centraux, la direction de L’AFT-IFTIM, association de plus de 2000 salariés, a
fait connaitre sa position sur ce sujet hier.
Après réception, et forte du courrier envoyé par le SG du SNPEFP, la direction de l’AFT-IFTIM vient de se libérer de tous les délégués syndicaux et par la même de la CGT. Une aubaine à 10 mois des élections professionnelles !
Ceci arrive dans une période de conflit ayant amené une semaine de grève au mois de mars et avec en préparation une reprise de ce conflit au mois de mai. Ce combat a été mené en grande partie par la CGT, elle ne pourra pas s’y associer à nouveau car son droit de parole est actuellement réduit à peau de chagrin.
Dans l’ubuesque, en enlevant le mandat d’un délégué central, les personnes du SNPEFP qui pensaient peut-être pouvoir nommer un autre délégué, se sont trompées et privent les salariés des délégués
CGT
En revanche, cette initiative fournit au patronat l’excuse et le moyen de se débarrasser de la CGT sans rien faire : c’est la CGT qui la débarrasse !
Plus grave encore, elle donne à la direction la possibilité de licencier des personnes qui
ne sont plus en mesure de se défendre et qui ont osé afficher leur appartenance, lors des grèves.
A cette heure-ci, les adhérents ont l’angoisse de ne plus être défendus, se sentent trahis par une organisation syndicale dont ils ne comprennent plus le fonctionnement, organisation pour eux moins importante que les femmes et les hommes qui la représentent, en qui ils ont placé leur confiance pour les représenter et qu’ils pensaient protégés par la structure CGT. A-t-on pensé à ce qui se passe dans la tête des syndiqués dans ce cas-là, à leurs réactions ?
Ce courrier envoyé à chaud, sans discernement, sans connaissance du contexte, est plus qu’un scandale, c’est une faute grave de jugement et de stratégie syndicale.
Je pense qu'en envoyant ces courriers les secrétaires du SNPEFP et de la FERC n’ont pensé qu’à leur vision étriquée et rigide du syndicalisme, ou à des querelles personnelles. Qu’il existe des querelles internes, on ne peut le nier, d’ailleurs, le 14ème congrès n’a mené qu’à la décision d’un congrès extraordinaire. Mais lorsqu’elles font le jeu du patronat, c’est écœurant et inquiétant.
Nous ne remettons pas en question le fait que notre séparation du SNPEFP implique que nous ne soyons plus mandatés SNPEFP.
Nous dénonçons la pratique qui consiste à en informer les patrons alors même que la FERC n’a pas encore statué sur la demande d’adhésion du SNPF à sa fédération.
Nous dénonçons aussi le fait d’être officiellement exclus de la CGT, comme syndicat et comme délégués, alors que nous cotisons et militons encore à ce jour à la CGT, avec les risques que cela comporte pour des non fonctionnaires.
Comment a-t-on pu me dire jeudi 29 avril au soir à Montreuil que « la CGT s’en remettra et
qu’elle n’a pas besoin de nous pour exister » (mots d’un responsable à l’organisation du SNPEFP) ? La CGT n’a-t-elle pas besoin de militants, de délégués dans les entreprises et encore moins
d’adhérents ? La CGT, par la FERC et le SNPEFP, est-elle en train de dire qu’elle décide de quel adhérent a le droit de s’exprimer et d’exister ?
Une pétition sera envoyée rapidement au secrétaire national Bernard THIBAULT.
Le SNPF a été fondé, après consultation des adhérents, au début du 14ème congrès sur les principes de l’article 4 du 49ème congrès de la CGT qui donne logiquement la place et le droit à l’autonomie de chaque secteur représentatif.
Les 9 délégués de la formation ont à la majorité de 8 voix sur 9 décidé de suivre ce principe, le déni de cette réalité est une gageure à la démocratie électorale. Cette démocratie n’était plus possible dans une répartition par secteur qui donnait 50% à un seul secteur contre 25% à chacun des deux autres.
Tous les prétextes peuvent être utilisés mais avant de prendre des décisions comme celle
d’avertir les patrons, il aurait fallu prendre le temps de la réflexion et de la sagesse sur ses conséquences sur les luttes syndicales en cours et sur les salariés et militants de terrain qui
les mènent.
De telles incidences dépassent largement celles que peut avoir la séparation d’un secteur
pour créer, dans l’enthousiasme militant, un syndicat CGT de plus…
Syndicales pensées, si toutefois j’ai encore le droit d’en avoir… ?
Reims le 6 mai 2010