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10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 19:06

Les événements qui touchent la CGT depuis quelques semaines sont d'une rare gravité dans

notre histoire. Une minorité de dirigeants est mise en cause publiquement pour des faits

inacceptables portant atteinte à l’intégrité de toute la CGT et de ses militants. Apres avoir

provoqué l'étonnement, les faits rapportés ont laissé place à l'inquiétude, puis à la colère et c’est

elle qui domine parmi les syndiqués et les militants. Ces faits nous discréditent parmi les

travailleurs. Il ne s'agit pas seulement de problèmes de dysfonctionnements comme certains ont

voulu l'expliquer, il s'agit d'une grossière violation des règles de vie de la CGT.

 

Les principes et les valeurs qui ont fait

l'identité et la grandeur de la CGT sont

aujourd’hui entachées par des pratiques

irresponsables, étrangères à la conception d'un

syndicalisme de classe forgé pendant plus d'un

siècle par des dévouements, des engagements

et de l’abnégation. Ceux qui en sont à

l'origine doivent collectivement et sans délai

quitter les responsabilités qui leur ont été

confiées par les syndicats et le Comité

Confédéral National (CCN). Ils ont perdu toute

crédibilité et représentativité pour parler au nom

de la CGT. C'est là une question d’éthique, de

politique syndicale et de sens des

responsabilités à laquelle aucun d'entre eux ne

saurait être dispensé de répondre!

Ils ont commis un tort sans précédent et

doivent rendre des comptes à toutes celles et

tous ceux qui représentent la CGT au quotidien

dans les entreprises, comme aux côtés des

privés d'emploi, des retraités, ceux qui ont la

tache de parler chaque jour au nom de celle-ci

et qui vont devoir expliquer comment et

pourquoi tout cela a été possible.

Au risque qu'elles se renouvellent demain de

telles "affaires" ne sauraient se régler à travers

la rivalité de clan, ou par les luttes stériles

d'appareil, de dirigeants qui ont failli aux

responsabilités qui leur avaient été confiées et

qui de plus ont fait le choix de vivre totalement

en dehors des réalités qui sont celles des

travailleurs. Il n'y a pas les droits pour certains

et les devoirs pour les autres. Ceux qui ont été

élus dirigeants doivent être des exemples dans

leur engagement. Cette crise ne se résoudra

pas en cédant aux pressions d'où qu'elles

viennent et pas davantage en procédant

simplement à quelques remplacements de

personnes !

Ne pas prendre les décisions qui s'imposent ne

ferait que retarder les échéances et reviendrait

à s'accommoder des graves manquements et

du discrédit créé. Tout cela ne pourrait

qu'affaiblir durablement la CGT, mettre en

cause sa place au sein du syndicalisme en

France comme à l’international, et à terme son

existence même. Les salariés en activité, privés

de travail ou retraités qui ont tant besoin de

s'organiser et de lutter pour leurs droits en

paieraient le prix. Le patronat et le

gouvernement trouvent là une nouvelle

occasion de s'en prendre au monde du travail,

de se déchainer contre les syndicalistes dans

les entreprises. C'est ce qu'ils font en

intervenant directement dans la vie de la CGT

et en spéculant sur les noms de celles ou ceux

qu’ils voient être califes à la place du calife.

Ce qui est sans doute "la pointe émergée de

l'iceberg" n'est-il pas au fond le résultat d'une

rupture avec ce qui était la CGT ? N'est-ce pas

le résultat d'une capitulation qui a contribué à

démobiliser, à désarmer et démoraliser les

militants et les travailleurs eux-mêmes ? Une

conception du syndicalisme rassemblé mise en

œuvre au début des années 9O totalement

dépassée mais qui en fait est utilisée pour

privilégier les rapprochements avec la CFDT

dans le but de recomposer le mouvement

syndical français et remettre en cause

l'indépendance de la CGT. La négociation au

détriment de l'action, les gages donnés au

patronat et au gouvernement,

l'institutionnalisation, la bureaucratisation de

l'appareil confédéral et de sa direction ont

contribué de par leurs orientations au 2

désengagement de la CGT dans les luttes

comme aux nécessaires solidarités avec ceux

qui résistent. C’est cette démarche qui a abouti

à faire de la CGT une organisation dirigée

aujourd’hui par un secrétaire général avec ses

 conseillers non élus au détriment et à la place

des instances élues Commission Exécutive

Confédérale et CCN, dont les débats et avis ne

sont souvent pas pris en compte comme en

témoigne, entre autres, le dernier CCN.

 

Au plan international

Les compromissions, les équivoques et les refus de débats sur les positions prises sur la

Libye, la Syrie et Gaza, l'absence de soutien aux combattant-e-s de Kobane, la rencontre

avec le CRIF, le mépris affiché ou l’ignorance des expériences qui se mènent en

Amérique Latine ont affecté l’image de la CGT.

L’alignement sur les conceptions réformistes du syndicalisme européen procède de la

même démarche d’institutionnalisation et d’abandon d'un syndicalisme de lutte de classes.

Le refus de s’affranchir du concept fumeux d’Europe sociale en est une illustration qui

conduit la CGT à ne plus demander par exemple l’abrogation de la circulaire sur les

salariés détachés dont les salariés de la SNCM, d’Air France, de la construction ou de

l’agroalimentaire entre autres, paient lourdement le prix. Notre entrée dans la CES et la

CSI qui était justifiée pour faire entrer notre conception du syndicalisme et pousser aux

coopérations de luttes s'est transformée par un renoncement a notre autonomie

d'intervention, d'échanges avec les autres organisations syndicales notamment dans les

pays de la zone sud.

Elle s'est également caractérisée par un abandon d'année d'efforts et de travail de la CGT

en faveur du renouveau du syndicalisme au plan international

Au plan national

L’épisode de la volonté d’imposer la signature de l’accord sur la formation professionnelle.

Les récentes déclarations à la presse du secrétaire général affirmant « qu’il n’y a pas

d’opposition de principe entre patronat et salariés » ou celle selon laquelle il y aurait

« effectivement un problème de coût du travail dans certaines professions ». Le refus que

l’assurance chômage redevienne ce qu’elle était dans son projet initial à savoir une

branche de la sécurité sociale. Les récentes propositions sur les seuils sociaux qui

tendent à sortir le syndicat de l’entreprise au profit d’un syndicalisme institutionnel. Les

tergiversations confédérales sur les lois dites de décentralisation ou sur l’appropriation

collective des moyens de production et d’échange, c’est tout cela qui va à l’encontre d’un

syndicalisme de lutte ancré là où se joue l’affrontement capital/travail.

La vie de l'organisation a été délibérément négligée et ce dans tous les domaines. La

démocratie interne s'est atrophiée. L'expression de la CGT notamment à travers ses

publications a été sabordée. La lutte des places, les ambitions personnelles dans une

complète opacité sont devenues une façon d'être et de diriger. Ces comportements qui

bafouent nos règles de vie conduisent à remettre en cause le fédéralisme qui nous

caractérise comme un autre exemple le prouve avec la volonté d’en finir avec une

expérience unique en France et presque unique au monde d’un comité national des

chômeurs « organisation confédérée particulière » pour en faire, en violation des

statuts (art 20), un « dispositif » (sic !) sous la coupe de la direction confédérale.

Ainsi depuis des années le fossé n'a cessé de croître entre la confédération et l'ensemble

des organisations de la CGT en premier lieu avec les syndicats d'entreprises. Ce qui se

produit aujourd’hui est le résultat d’une dérive qui ne cesse de s’accentuer depuis presque

20 ans et ne pouvait que provoquer cette crise dont toute la CGT va devoir payer le prix,

d'autant qu'aucune justification ne pourrait réparer les graves erreurs qui ont été

commises en son nom. 3

Il faut défendre la CGT.

Celle-ci a un rôle et une mission : être l'outil syndical des travailleurs pour leurs luttes. La

CGT n’existe pas pour elle-même, elle n’existe que par rapport aux intérêts du monde du

travail. Toute la CGT se doit d'assumer les responsabilités qui sont les siennes et trouver

une issue à cette situation sans précédent ! Nous devons le faire sans attendre avec

lucidité sur notre état d’organisation, notre vivier de cadres, courage et esprit de

responsabilité.

Nombres de membres du bureau confédéral invoquant un complot, refusent tout débat et

les propositions qu’ont pu faire la CE et le CCN pour trouver des solutions afin de sortir de

cette spirale qui peut conduire à l’implosion. Devant cet autoritarisme des rencontres

informelles de dirigeants de fédérations se multiplient ainsi que des rencontres entre

professions et dirigeants de structures interprofessionnelles !

Nombre de directions d'UD et de Fédérations s'expriment ainsi que des centaines de

militants à titre collectif et individuel pour réclamer le débat qu'un petit nombre de

dirigeants confédéraux refusent.

La CGT n'appartient pas à quelques-uns mais à ses adhérents. Il y a urgence à rétablir les

prérogatives qui sont les leurs et placer les changements nécessaires sous leur contrôle.

Nous devons en finir avec le suivisme et le conformisme qui entravent l'action de la CGT.

Il faut que les syndiqués demandent partout la parole et décident dans leurs syndicats de

quelle CGT ils ont besoin.

Pour cela les élections de représentativité passées il est plus que temps d’exiger que

cessent ces pratiques qui conduisent le bureau confédéral après la sanction électorale du

4 décembre à annoncer la tenue d’une réunion des UD, des fédé et des comités

Régionaux avant la période des fêtes de fin d’année pour éviter les décisions que pourrait

prendre le CCN !

De nombreuses UD et fédérations de la CGT ont réclamé la tenue d’un CCN

extraordinaire dans les meilleurs délais afin que nous puissions répondre en toute clarté

aux syndiqués et aux salarié-e-s qui nous interrogent, ce que n’ont pas pu faire les

militants en campagne pour le vote CGT du 4 décembre et qui étaient questionnés.

Les adhérents de la CGT écœurés par ces pratiques condamnables, celles et ceux qui

luttent depuis des années contre les dérives, les abandons et le barrage au débat en

interne doivent se sentir confortés pour prendre toute leur place dans la vie syndicale de la

CGT et pour qu’ils se réapproprient leur CGT.

Le CCN doit maintenant jouer son rôle dans la situation exceptionnelle que rencontre la

CGT et durant la période qui précédera la tenue d’un congrès extraordinaire.

Il doit définir des règles claires de fonctionnement de la confédération, de gestion de ses

moyens financiers et humains, préciser les conditions des mandatements et de

représentation de la confédération dans la plus totale transparence, et en conformité avec

les règles de vie de toute la CGT.

Le CCN doit aussi clairement s’engager dans la construction d’un processus de luttes

convergentes contre l’austérité imposée par le gouvernement en accord avec le patronat

et l’Union Européenne.

Il doit le faire à partir d’une démarche d’ouverture pour rassembler le salariat avec toutes

les forces syndicales, politiques, associatives, mutualistes, qui se battent contre la

régression sociale, une démarche démocratique et pour le changement de société en

conformité avec les principes établis par la Charte d’Amiens. 4

Il doit créer les conditions d’un travail conséquent de formation des militants et syndiqués

de la CGT à partir d’une révision des contenus des programmes et d’une réappropriation

de la lecture par les militants et syndiqués comme de la culture du débat en ouvrant une

tribune permanente de discussions, dans « le Peuple » et la « NVO », sur des thèmes

qui suscitent interrogations depuis plusieurs années (financement de la protection sociale,

fiscalité, Nationalisations, travail salarié, salaire socialisé, qualifications, absence de

conquêtes depuis plus de vingt cinq ans malgré des actions interprofessionnelles

d’ampleur,…).

La préparation du Cinquante et unième congrès confédéral doit être mise à profit pour

renouer des liens avec tous les syndiqués et sans exclusive afin de faire le bilan de

ces années de renoncement, dégager une orientation conforme à ce que sont les

principes de la CGT et élire une nouvelle direction composée de militants issus des

diverses professions et Unions Départementales, d’expériences militantes et d’opinions

différentes qui devra diriger à partir de ce qu’expriment les syndiqués.

Voilà ce dont la CGT et les travailleurs ont besoin et en quoi nous croyons pour sortir la

CGT par le haut de cette impasse.

Dans cette passe difficile sachons prendre nos responsabilités et allons sur le terrain dans

les syndicats pour échanger avec celles et ceux qui font la CGT.

 

Pour signer cette adresse aux organisations du CCN (en son nom personnel ou au nom

d’une organisation de la CGT) envoyer un courriel à : defendons.la.cgt@orange.fr en

précisant les, nom, prénom, mandat éventuel et organisation. 

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