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5 octobre 2010 2 05 /10 /octobre /2010 17:29

 

Les actions de formation dispensées par les organismes  privés représentent ¾ des prestations réalisées en France. Il concerne plus de 100 000 salariés répartis dans 35000 entreprises. Ces chiffres ,tirés du bilan social de la branche sont suffisamment significatifs pour comprendre que ce secteur est un acteur incontournable, qui a toute sa place dans le Grand Service public de la Formation et de l’Orientation prôné par la CGT.

 

Ce secteur est complexe parce que diffus et très peu visible. Il s’articule autour de deux types de positionnement des prestations sur le marché de la formation : ceux qui oeuvrent dans le domaine de l’insertion, sur la base de financements publics, ils représentent 50% des organismes et ont majoritairement un statut associatif, souvent issus de l’éducation populaire ; ce qui veut pas dire qu’ils ont une meilleure politique sociale envers leurs salariés.

L’autre type de prestations sont des actions de formations en direction des salariés et financées par les entreprises.

 

Plus de 20% de l’ensemble des organismes privés possèdent un financement mixte, public et privé.

 

 

Certaines actions de formations, ciblées sur la personne, constituent de véritables préparatoires aux formations dispensées par des organismes tels que l’AFPA ou le CRAM.

Dans beaucoup de régions des accords partenariaux existent entre l’ AFPA et des organismes privés, ils  répondent aux mêmes appels d’offres et intègrent les mêmes gestions commerciales pendant que le secteur privé assume des missions de service public.

C’est  l’exemple  du secteur associatif qui répond, par des actions spécifiques aux problèmes périphériques posés par les publics de bas niveau de qualification. Leur concours dans le cadre d’une mission de complémentarité clairement définie, assure la possibilité pour tous de bénéficier d’une réelle promotion sociale. 

On peut donc considérer que le secteur privé est bien complémentaire du secteur public et doit s’intégrer en tant que tel dans la structuration que nous voulons donner à la formation professionnelle. Seule cette politique mettra fin à la volonté de  normer le secteur public de la formation sur celui du privé. La concurrence imposée par les donneurs d’ordres opposant le secteur public et privé sert une politique de démolition des avantages acquis en nivelant par le bas.

En cela, le code des marchés public, la décentralisation de l’AFPA et la baisse du financement de l’Etat par l’abandon de certains dispositifs comme les SIFE concours à l’exaction de cette dualité.

La déréglementation par l’ouverture du marché de la formation publique aux entreprises privées, marchandes et n’ayant aucun pôle de compétence en matière de formation (1) représente un danger pour l’ensemble des prestataires public ou privé.

Avec l’Europe la formation s’importe et s’exporte, les organismes français vendent leur savoir faire à l’étranger, les organismes étrangers s’installent en France et développent des prestations avec une gestion qui leur est propre et peu soucieuse de la réglementation existante.

 

Cette concurrence est voulue et soutenue par la fédération patronale (FFP) et le MEDEF qui saisissent les tribunaux contre l’AFPA, le CNAM ou les CRETA pour concurrence déloyale, en s’appuyant sur un avis du conseil de la concurrence (mai 2000) qui précise que la « formation professionnelle ne constitue pas à la différence de l’éducation nationale, un service public ». Ceci est confirmé par le code des Marchés public de 2006.

La même fédération patronale prône une libéralisation outrancière du marché du savoir, conduit une politique de précarisation démesurée vis-à-vis de ses salariés et œuvre pour une déréglementation totale du système de formation.

 

L’état des lieux du secteur produit par le SNPF décrit un secteur hors normes soumis aux desiderata d’un patronat productiviste.

 

La formation continue est un outil essentiel pour la lutte contre le chômage ou la promotion socio-professionnelle de l’individu or, la course à la rentabilité, précarisation, flexibilité, annualisation des tâches et bas salaire sont des éléments de déréglementation de l’ensemble de la profession.

 

 

 Nous demandons :

 

- Une politique nationale de la formation et une réglementation qui mette fin aux dangers de la marchandisation du savoir par la mise en concurrence entre le public et le privé.


- Un engagement de l’Etat accru sur les dispositifs qui garantisse des droits transférables, des emplois stables et pérennes, un statut et une reconnaissance professionnelle des salariés des la formation privée.

 

-Le développement d’une démarche qualité paritaire qui défende des actions centrées sur la personne

 

Aujourd’hui les repères syndicaux sont suffisamment nombreux pour construire un socle revendicatif commun public privé pour impulser une autre politique de formation, centré sur la personne avec une prestation de qualité.

 

 

Smaïl Lamara

Secrétaire Général

SNPF

 

Le 4 octobre 2010

 

 

 

 

 

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